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Affichage des articles du 2020

Quand arrête t'on de confondre les lumières d'une étoile et d'un réverbère ?

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J'avais 15 ans et j'écoutais cette chanson en boucle.  Je me souviens de cette chambre dans une maison de vacances à Aix en Provence avec une amie, du lecteur de K7 dont je ne cessais d'appuyer sur la touche rewind, de l'exaspération de mon amie qui n'en pouvait plus. Encore et encore... Je croyais que je vivais un chagrin d'amour, d'un amour qui n'avait jamais existé. 35 ans plus tard, je réécoute cette chanson et " c'est toujours le même film qui passe ". La chanson n'a pas pris une ride, moi si ! 😏 Et finalement, je constate que je n'ai pas appris grand chose depuis l'adolescence.  Devrais-je me désespérer de ce sur-place émotionnel ou me réjouir d'être restée celle que j'étais à 15 ans, utopiste, passionnée et entière, baudelairienne, pleine d'espoir mais sans illusion, avec une légère tendance à " confondre les lumières d'une étoile et d'un réverbère ", à osciller entre la comédie et la tragéd

JE, JE, JE !

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Qui a dit que les hommes avaient des difficultés à parler... ? La plupart ne font que cela... Parler d'eux. Après quelques questions d'usage pour la forme, et sûrement pour vérifier qu'ils n'ont pas à faire à une cruche, c'est JE, JE, JE, JE...! Je sais tout de leur boulot, de leurs études, de leurs états d'âme, de leurs voyages, de leurs enfants (et parfois de leur femme ou de leur ex...), de leurs fantasmes (mon dieu, s'ils savaient...!), de leurs plats préférés... Ils me balancent leur petite vie banale (tout autant que la mienne j'en conviens) sans se demander un instant si cela peut m'intéresser. Et parce que je sais écouter, parce que je n'ai ni la force, ni la goujaterie de les interrompre par lassitude, je les écoute, je les lis. S'imaginent-ils que je converse tout en rangeant la vaisselle ou lisant les news sur Facebook ? Que j'invente des confcall en visio pour interrompre leur logorrhée narcissique ? Sous prétexte qu'il fa

"J'ai rencontré quelqu'un"

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Cette petite phrase qui te met chaque fois un petit coup de canif au ventre, même si tu sais que ce n'était qu'un plan Q, même si sincèrement, ce n'était pas si wouah que ça, même si, même si.. Ego quand tu nous tiens ! C'est quoi ce petit coup de blues quand tu lis cette phrase sibylline que t'adressent les (rares) hommes qui ont le courage de t'envoyer une explication à une disparition soudaine ? Du dépit parce que tu n'as pas su les retenir malgré leurs déclarations enflammées sur vos ébats torrides ? De la lassitude parce que tu l'as tellement lu cette phrase ? De la jalousie parce que tu ne l'as jamais écrite cette phrase ? De l'amertume parce que tu sais que tu vas les retrouver quelques semaines plus tard sur Tinder ? Tu as envie de leur répondre : "Et moi, tu ne m'avais pas rencontrée ?" et tu penses : "Elle a quoi de plus l'Autre ?". Tu réalises que tu es un formidable passe-temps mais ô combien éphémère. C

Je ne veux pas mourir du hudsult

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C'est décidé, je pars vivre au Danemark ! Un pays qui a un mot, " hudsult " (qui se prononce à peu comme ça : housoult...), pour désigner la " faim de peau " ne peut être qu'un pays qui a tout compris. C'est par où le service d'immigration ? Bon ok, la température moyenne en juillet, le mois le plus chaud de l'année, est de 17,4° et en hiver, il fait nuit à 16h30. Mais c'est aussi un pays doublement gouverné par des femmes, une souveraine,  Margrethe II , et une femme Première ministre,  Mette Frederiksen . C'est plutôt encourageant. Merci en tous cas à Libération , et sa newsletter L, féminisme et sexualités , de m'avoir fait découvrir ce concept que l'on retrouve également en anglais (" skin hunger ") et en allemand (" Hauthunger "). C'est tout de même paradoxal que ce concept existe dans des pays peu réputés pour leur propension au contact physique (le hug, vous avouerez que cela ne vaut

J-5, tous sur les starting blocks

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Quand d'un seul coup, après des semaines de calme relatif, ton smartphone vibre autant qu'un sextoy, tu as la confirmation que le confinement est sur le point de s'achever. Depuis 2 jours, les petites icônes WhatsApp et Telegram en haut de mon téléphone n'en finissent plus de s'afficher... - Coucou, tu vas bien ? - Hello, tout va bien pour toi ? Tu ne t'ennuies pas trop ? - Salut ! Petite pensée coquine... - Bonjour ma belle ! Comment vas tu ? - Alors, prête ? Alors que tu as passé 50 jours sans n'avoir quasiment aucune nouvelle de tes sexfriends, mis à part 2 ou 3 qui ont pris le soin de t'envoyer, qui des petits messages sympas et flatteurs, qui des vidéos un peu cochonnes mais drôles, voire avec qui tu as pu papoter, les autres avaient disparu du paysage. Ah non, j'oublie ceux qui ne te contactaient que dans l'espoir que tu combles leur frustration, lassés de YouPorn, et qui devaient se dire que La Passante allait se dévouait, telle la Madone

Heddy Lamarr, l'anti-cougar

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"En dessous de 35 ans, un homme a trop à apprendre, et je n'ai pas le temps de lui faire la leçon". Admirable Hedy Lamarr que je vais faire entrer dans mon Panthéon personnel des femmes inspirantes, et pas seulement parce qu'elle est l'anti-cougar par excellence. Le premier orgasme filmé du cinéma Hedy Lamarr, née à Vienne en 1914, de parents juifs de Roumanie et d'Ukraine, découvre le cinéma avec Metropolis de Fritz Lang et débute sa carrière dès 16 ans à Vienne, puis à Berlin, avant de fuir l'Allemagne et de devenir une star à Hollywood. Une femme libre au destin hors norme, hors des cadres et des conventions, aux multiples facettes. Outre avoir interprété le premier orgasme du cinéma en 1933, à 18 ans, dans Extase , de Gustav Machaty, et avoir provoqué les foudres du pape Pie XII ,  ce qui en dit long sur son audace et son ouverture d'esprit,  avoir été mariée 6 fois et eu moult amants (et quel palmarès ! Brando, Chaplin, Spencer Tracy, Kennedy, Fra

Echappée clandestine

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6 semaines de confinement 49 jours d'abstinence Citoyenne modèle, je me suis confinée 6 semaines. J'ai rempli consciencieusement mes formulaires pour les rares sorties que je me suis autorisée, en général pour pourvoir au ravitaillement de la maisonnée. J'ai rangé l'appartement de fond en comble. Mon balcon n'a jamais été aussi fleuri. J'ai vu les 5 saisons de Black mirror et un nombre incalculable de films et séries. J'ai trouvé des masques (après une tentative avortée de fabrication maison !). J'ai même mitonné des petits plats pour mon fiston. J'appelle ma mère tous les jours. J'achète des produits bio aux producteurs locaux pour soutenir les petites entreprises. J'ai fait des dons pour des collectes alimentaires. Je ne compte plus les apéros en visio avec les copines et même une couscous party. Et nous avons solidairement applaudi tous les soirs à 20h. Mais là, je dis STOP ! Cette situation est ubuesque. Se retrouver assignée à résidence,

In the middle of the bed

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D’après une enquête de l’IFOP réalisée en 2015, 8% des personnes vivant en couple sous le même toit font chambre à part et elles sont autant à souhaiter avoir leur propre chambre (1). Ainsi, 84 % des personnes vivant en couple plébisciteraient le lit conjugal. C’est dire si le lit est LE symbole l’intimité du couple. 81 % des personnes interrogées définissent le lit comme « un lieu intime réservé à eux/elles seul.e.s et à son/sa conjoint.e ».  La sacralisation du lit conjugal L’enquête IFOP montre également que la tendance à faire chambre à part, ou à le souhaiter, augmente avec l’âge. Après le romantisme, le pragmatisme. Quand on sait que près d’un.e Français.e sur deux se plaint des ronflements de son/sa partenaire (pool position) et que la tendance à tirer la couverture ou prendre trop de place énervent respectivement 31 % et 23 % des interrogé.e.s, cette sacralisation du dormir ensemble confine au masochisme. Et d’autant plus pour les femmes qui sont bien plus nombreuses à se plain

Christophe s'en est allé rejoindre ses paradis perdus

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Il était de ces artistes qui vous accompagnent toute une vie. Enfant, j'ai crié Aline pour qu'elle revienne, puis adolescente, je me suis moquée de celui qui me semblait être un chanteur à minettes.  Je l'ai redécouvert au début des années 2000 avec l'album Comme si la terre penchait . Il ne m'a plus jamais quitté depuis...  Des Mots bleus aux Paradis perdus , de Ces petits luxes à Comme un interdit , il accompagnait mes rêveries, mes fantasmes comme mes coups de blues. Dandy à la voix androgyne, iconoclaste et discret, chercheur de sons, séducteur à la sensibilité à fleur de peau, noctambule, le regard dissimulé par des lunettes bleutées, cinéphile passionné... Inclassable.  Le "gitan blond" de Bashung s'en est allé le rejoindre... Putain de virus ! Ces petits luxes Ces petits luxes providentiels N'ont plus le goût de nos amours bien chambrées. Du grand hôtel vide à la rue, il n'y a qu'un pas. La foule qui me

Clin d'oeil (artistique) du jour

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" When you’re in bed thinking about all the dick you coulda gotten before the quarantine started " (" Quand tu es dans ton lit en pensant à toutes les bites que tu aurais pu pécho avant que la quarantaine ne commence ") by Miranda Tacchia Ma découverte du jour : les dessins de Miranda Tacchia ! Miranda Tacchia, dessinatrice et illustratrice américaine, travaille pour les plus grands studios de cartoons made in US. Mais elle a aussi une production artistique plus personnelle. Sur son compte Instagram, suivi par plus de 82 000 abonné.e.s, elle croque sa vie intime et celles de ses congénères à partir de dessins minimalistes et insolents, accompagnés de légendes hilarantes. "Working on kids’ cartoons by day 📺 and drawing titties by night  🤫" Inspirés du quotidien, ses dessins présentent des femmes toutes en courbes, féministes, décomplexées et qui n'ont pas froid aux yeux. Au lit comme sur les sites et applis de rencontres, les mecs en prennent

Tuto pour le sexe à distance en mode confiné.e

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Voilà, on y arrive, parmi la foison d'articles nous expliquant comment mettre à profit notre temps (méditer, cuisiner, se sculpter un corps de rêve... assez antinomique avec le précédent, mais bon... apprendre le mandarin, occuper ses enfants en version super maman, lire l'intégral de Proust, etc...), l'Obs pense enfin à nous, les amatrices.teurs de sexe pour qui cette période n'est pas la fête ! Voici donc une sorte de tuto du sexe à distance pour celles et ceux qui n'auraient pas passé leur libido en mode hibernation. On ne va pas jouer les hypocrites, adeptes des sites de rencontres, on en connait un rayon sur le sexe virtuel mais un petit rappel est toujours bon ! Et pour une fois, ce que nous pratiquions un peu en douce, sans trop en parler autour de nous, devient assez tendance, voire vital pour une large part de la population : célibataires confiné.e.s, amoureux.ses séparé.e.s, infidèles impétrants... Et puis, voilà de quoi réhabiliter ce pauvre Benjamin

Proverbe du jour

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Je ne suis pas poète mais je sais faire du ménage dans mon carnet de bal... "Plan Q Qui en temps de confinement De nouvelles ne prend Devra supporter la déconvenue Que tu ne sois plus aussi assidue Voire que de son WhatsApp, tu aies disparue Et ce, définitivement" #TakeCare #StayAtHome #ByeBye

Non, la masturbation ne rend pas frigide... et toujours pas sourde

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Ils sont vraiment prêts à tout pour nous gâcher notre plaisir et nous empêcher d'en prendre. Ou alors, un petit problème avec le fait que nous le prenions seules ? Voire même une petite jalousie ? Parce le mec qui te fait décoller aussi vite qu'un Womanizer , il est plutôt rare... (et non, je ne suis pas sponsorisée par la marque) ! Yelp Brooklyn Elite Event at Babeland . Photo by Liz Clayman - 2014 Voilà que je tombe sur un article dans Femme Actuelle qui nous explique que des chercheurs et certains médias anglo-saxons auraient découvert un syndrome du "vagin mort" suite à l'usage trop intensif de sextoys. Ainsi donc, une utilisation abusive des vibromasseurs et autres sextoys pourrait entraîner une perte de sensibilité importante et définitive, au niveau des parties génitales et donc des difficultés à atteindre l'orgasme. Je m'interroge déjà sur la notion d'utilisation abusive... Tous les jours, plusieurs fois par jour, toute les semaines...?

Soumission impossible

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Un podcast passionnant sur le paradoxe d'être féministe et d'apprécier la soumission au lit. Comment gérer ses contradictions ? Est ce que cela fait de nous une "mauvaise" féministe ? Doit-on se priver de pratiques qui nous excitent au motif de mettre en phase sa sexualité et son intellect ? Avec des témoignages sincères de femmes de tous âges. Soumission impossible Un documentaire de Claire Richard Etre féministe et apprécier la soumission au lit En podcast sur Arte radio La fille qui, au lit, a envie qu'on l'attrape "Peut-on n'avoir besoin de personne (en Harley Davidson), mener sa barque en toute autonomie, déconstruire le patriarcat, tout en rêvant d'être attachée, dominée, voire insultée par un homme quand on se trouve entre les draps ? Claire Richard explore le tabou du fantasme de soumission chez les filles hétéros, et se demande ce qui se cache sous ces contradictions intimes. Un documentaire où il est question de trouble, de pla