Je ne veux pas mourir du hudsult

C'est décidé, je pars vivre au Danemark ! Un pays qui a un mot, "hudsult" (qui se prononce à peu comme ça : housoult...), pour désigner la "faim de peau" ne peut être qu'un pays qui a tout compris.
C'est par où le service d'immigration ?


Bon ok, la température moyenne en juillet, le mois le plus chaud de l'année, est de 17,4° et en hiver, il fait nuit à 16h30. Mais c'est aussi un pays doublement gouverné par des femmes, une souveraine, Margrethe II, et une femme Première ministre, Mette Frederiksen. C'est plutôt encourageant.

Merci en tous cas à Libération, et sa newsletter L, féminisme et sexualités, de m'avoir fait découvrir ce concept que l'on retrouve également en anglais ("skin hunger") et en allemand ("Hauthunger").
C'est tout de même paradoxal que ce concept existe dans des pays peu réputés pour leur propension au contact physique (le hug, vous avouerez que cela ne vaut pas la bise...), alors que dans nos pays latins, on passe notre temps à se toucher et s'embrasser mais que l'on n'a été fichu d'inventer un terme qui désigne l'absence de toucher.


C'est à l'occasion de la sortie d'un ouvrage de poésie d'une jeune autrice, Frida Sigurth, qui vient de publier un recueil intitulé Hudsult, consacré à la quête d'amour des jeunes Danois.e.s confinés, que Libé nous en dit plus sur cette "faim de peau".

Et cette faim de peau est l'objet d'études scientifiques fort sérieuses sur notre besoin de toucher l'Autre, les Autres. 
"En 2013, un chercheur américain, Kory Floyd, après avoir étudié les conséquences du hudsult sur 509 personnes, l’a exprimé très clairement: c’est un besoin vital."

Besoin vital, voilà, c'est dit et prouvé scientifiquement. Car le toucher, le peau à peau, comme la nourriture, l'eau ou le sommeil, sont essentiels à notre survie. Parce que le contact physique entre individus active la production d'ocytocine, cette hormone magique qui régule l'anxiété et l'activité cardiaque, favorise le sommeil et la digestion.
Ce n'est peut être pas pour rien si l'on dit d'un amant ou d'une maîtresse qu'on l'a dans la peau ? C'est peut être parce que celui-ci ou celle-là, il/elle nous fait exploser le taux d'ocytocine. Quand on vous le dit que le sexe, c'est bon pour la santé.

Et vous conviendrez que le hudsult, on est nombreux.ses à en souffrir depuis 2 mois. On se délecte du chat qui vient se blottir contre nous devant la vingtième série Netflix. Et très franchement, j'ai passé plus de temps à câliner durant ma seule échappée du confinement avec un Tinder boy qu'à exercer les 64 positions du Kama Sutra. Encore un peu et je ronronnais comme mon matou... Et le Tinder boy n'était pas en reste.

Si vous êtes vraiment désespéré.e, le Dr Shoshana Garfield vous donne quelques conseils pour surmonter le hudsult... Mais si vous en êtes là, je compatis...


Alors deuxième vague ou pas deuxième vague, reprenez le contact physique avec vos congénères (oui, sortez baiser, c'est ça !) sinon, ce n'est pas le covid-19 qui va vous tuer mais le hudsult !

Franck Sinatra - I've got you under my skin

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